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Le Messianisme de Jésus-Christ

Introduction

Le messianisme de Jésus - Christ implique un lieu d’identification plus poussé du Messie qui est unie à Dieu par un lieu natif. Historiquement parlant, jusqu’à la fin du Ier siècle, aucun texte ne parlait de la préexistence de Messie. On le considérait comme un être humain, un être terrestre. « Car il paraîtra un homme qui, en conduisant les armées et en combattant, soumettra les nations grandes et nombreuses »[1]. Le psaume 17, montre aussi que le roi Messie est un homme réel, de la race de David. La croyance est que Messie sera le fils de David. Il y avait un règlement de préséance pour le temps où Dieu fera naître le Messie.

 

Le Messianisme de Jésus-Christ

Au cours de cet article, nous chercherons comment comprendre le Messianisme de Jésus-Christ à partir de l’étymologie des mots, des œuvres accomplies par le Messie comme l’œuvre de Juge, de guerrier et d’artisan de paix, ainsi que par sa manifestation elle-même. Nous passerons ensuite à la recherche des obstacles qui empêchaient les juifs à croire en Jésus-Christ comme Messie alors qu’ils attendaient le Messie. Le fait de le considérer comme un homme juifs ordinaire et « faut messie », c’est-à-dire quelqu’un qui prétend le manteau du Messie, mais qui finalement, ne satisfait pas aux exigences énoncées dans les croyances juives.[2] « Les psaumes pré exiliennes mettent en évidence la place de ce Messie royal dans la vie de la foi d’Israël »[3]. Ainsi donc, comment comprendre le Messianisme de Jésus-Christ ? Pourquoi est-ce que les juifs n’ont pas cru en Lui alors qu’ils attendaient le Messie ? Voilà des questions auxquelles nous allons essayer de traiter au cours de cet article.


Le Messianisme de Jésus-Christ

Dans l’Ancien Testament, l’hébreu Mâshiâkh qui a donné « Messie », latin Messias, grec Christos d’où le titre du Christ ; ne renvoie jamais au Sauveur eschatologique. Il signifie Oint et désigne soit le roi historique, soit le grand prêtre et une fois les Pères. C’est le Nouveau Testament qui le Conféra cette valeur eschatologique en l’appliquant à Jésus-Christ.[4] Le roi est consacré à une fonction qui fait de lui « l’Oint de Yahwey » (2 S, 19-22), à qui tout fidèle doit manifester un respect religieux. Le Messianisme peut donc être défini comme étant « essentiellement la croyance religieuse en la venue d’un rédempteur qui mettra fin à l’ordre actuel des choses, soit de manière universelle soit pour un groupe isolé, et qui instaurera un ordre nouveau, fait de justice et de bonheur »[5].

Le prophète Isaïe avait dit : « Voici la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un Fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (Is 7, 14). A Marie, l’ange Gabriel a dit : « Il sera grand et sera appelé Fils du très haut. Le Seigneur lui donnera le trône de David son Père ; il règnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 31 – 32). « Jésus apparaît ainsi comme le véritable fils de David (Lc 1, 27), destiné dès sa conception en vertu de l’Esprit Saint (Lc 1, 35), à recevoir le trône de David son père (Lc 1, 32), pour conduire à sa fin la royauté israélite en établissant sur terre le royaume de Dieu »[6]. Dans le livre d’Isaïe, la mission du serviteur était décrite comme celle d’un prophète persécuté.

L’Apocalypse montre Jésus revêtu de la robe des prêtres (Ap. 1, 13), ainsi son sacerdoce royal, substituait définitivement au sacerdoce figuratif d’Aaron. Apres sa naissance, le roi Hérode a cherché à le tuer, mais il n’a pas réussi car son jour de se glorifier n’était pas encore arrivé. Après le baptême, l’Esprit de Dieu est descendu sur Jésus et une voix venant du ciel disait : « celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoute-le ». Jésus est authentifié comme Messie par sa manifestation elle-même et par l’œuvre de Juge, de guerrier et d’artisan de paix qu’il entreprend. Il préside dans un temps de salut dans la sagesse de l’esprit, dans la justice et dans la force (Ps 18, 7). Puissant quand il agit, il est fort quand il craint Dieu, donnant ainsi la sainteté, qualité morale et religieuse pour que le peuple vive une vie consacrée à Dieu. Comme éducateur, il veut amener ses contemporains à identifier avec sa personne, le royaume annoncé à partir de son autorité, de ses miracles et de ses paraboles, il se présente alors comme révélateur. Etant donc éducateur parfait, il a donné l’exemple lui-même de ce qu’il fallait faire : la pauvreté, la fidélité à la mission et le zèle qui le mènera à la mort et la charité fraternelle (Jn 13, 14).[7]

Dans l’évangile selon Saint Jean, les auditeurs de Jésus s’interrogent : « N’est-ce pas le Messie ? » (Jn 4, 29) ; mais ceux qui recourent à son pouvoir miraculeux l’invoque ouvertement comme le fils de David (Mt 9, 27) et sa messianité fais l’objet d’actes de foi explicites : de la part des premiers disciples dès le lendemain du baptême, et de la part de Marthe au moment où il se révèle comme la résurrection et la vie (Jn 11, 27).  Quand Pierre, par son acte de foi a dit : « Tu es le Messie » (Mc 8, 29), Jésus a recommandé au douze de ne le dire à personne. On voit néanmoins, le jour des palmes, que Jésus se laisse intentionnellement acclamer comme le fils de David (Mt 21, 9). Au moment où la passion commençait, Jésus a avoué devant le grand prêtre qu’ « il est le Fils de l’homme destiné à siéger à la droite de Dieu » (Mt 26, 63) ; et c’est cette confession qui a entraîné sa condamnation (Mt 26, 65). Il est mort, et c’est après la résurrection que les disciples ont compris, selon les écritures : « le Christ devait mourir et ressusciter pour qu’en son nom la conversion soit proclamée à toutes les nations en vue de la rémission des péchées » (Lc 24, 46).


Les Juifs n’ont pas cru en Christ

D’après l’étymologie du nom de Juda : « je rendrai gloire à Dieu » (Gn 29, 35) et en vertu de la bénédiction de Jacob : « Tes frères te loueront » (Gn 49,8), le nom de juif est un titre de gloire (Rm 2, 17).[8] Paul accuse le juif de ne pas pratiquer la loi qu’il enseigne aux autres et en fin de compte, au lieu de faire louer Dieu, de faire blasphémer son nom parmi les nations. (Rm 2, 17 – 24).

L’eschatologie juive donne une place importante à l’attente du Messie : Messie royal partout, Messie sacerdotal dans certains milieu. Les promesses scripturaires sont liées à des rêves de restauration temporaires ; l’instauration du royaume de Dieu ; l’artisan du salut sous les traits du serviteur de Yahwey et du Fils de l’homme.[9] C’est ainsi que quand Jésus, après le baptême, commence à montré ouvertement sa Messianité, il y a des autorités juives qui décident d’excommunier quiconque le reconnaitra pour  le Messie (Jn 7, 43). Pour ce, à l’acte de foi de Pierre, « Qui dite-vous que je suis ? », « Tu es le Messie » (Mc 8, 29) ; cette foi est authentique mais imparfaite, car le titre de Messie risque encore d’être entendu dans une perspective de la royauté temporel (Cf. Jn 6, 15).

Sa carrière de Messie qui commence comme celle de serviteur souffrant : Fils de l’homme, il entrera dans la gloire par le sacrifice de sa vie (Mc 8, 31) ; ces disciples sont déconcertés, comme le seront les juifs lors qu’il leur parlera de l’ « élévation du Fils de l’homme » (Jn 12, 34). Le judaïsme tardif attribuait au Messie le titre de Messianisme sacerdotal, qui viendra pour jouer « un double rôle : d’abord anéantir ou soumettre les ennemis d’Israël, puis gouverner Israël dans la paix et la sainteté »[10].

Selon l’écriture sainte juive et de leur conviction, le vrai Messie doit répondre aux exigences d’être un homme juif attentif, descendu de la maison du roi David ; être un être humain ordinaire, par opposition au Fils de Dieu ; apporter la paix dans le monde ; rassembler tous les juifs de retour en Israël, reconstruire l’ancien temple de Jérusalem ; faire l’unique humanité dans le culte du respect de Dieu et la Torah juive.[11] Puisque Jésus ne répondait pas à toutes ces exigences, du point de vue juif, voilà pourquoi les juifs attendent un Messie qui viendra pour répondre seulement à ces exigences.

 

Conclusion

Le Messianisme de Jésus Christ consistait en un Oint de Yahwey que les prophètes avaient annoncé, devant naître de la lignée de David. Ayant été oint à l’aide de l’Esprit Saint, Jésus s’est identifié comme Messie par sa manifestation et par l’œuvre de juge, de guerrier et d’artisan de paix ; qui, par sa force, sa puissance et sa sainteté pardonne les péchés. Il a enseigné ce qu’il faut faire en vivant lui-même la pauvreté, la fidélité à la mission et le zèle qui l’a poussé jusqu’à mourir sur la croix pour sauver toutes les Nations, du péchés.

Par contre, les juifs qui attendaient un Messie qui ne soit Dieu, le voyait comme quelqu’un qui blasphème en s’attribuant le titre de l’enfant du Père céleste.  « Faite pour la vie, la loi juive elle-même n’a pas engendré que le péché et la mort (Rm 7, 7 -10). La venue et la mort du Christ mettent fin à cette situation en manifestant la justice de Dieu (Rm 3, 21-26) »[12]. Ainsi, le rôle de la Loi est donc terminé (Ga 3, 23), c’est le régime de la promesse, maintenant accompli en Jésus, qui reprend comme Abraham, les chrétiens sont justifié par la foi sans la Loi (Ga 3, 6-9). Selon les prophètes d’ailleurs, le juste devait vivre par la foi (Ha 2,4 ; Ga 3, 11) et le reste d’Israël être suivi par la seule foi en la pierre posée par Dieu (Is 28, 16 ; Rm 9, 33), ce qui lui permettait de s’ouvrir aux nations (Rm 10, 14-21).

 

Bibliographie

XXX, Dictionnaire de Théologie fondamentale, dir. René Latourelle et Rino Fisichella, Ed. Bellarmin, Québec 1992.

XXX, Vocabulaire de Théologie Biblique, dir. Xavier LEON-DEFOUR, CELF, Paris 200712.

XXX, Dictionnaire critique de Théologie, dir. Jean-Yves LACOSTE, PUF/QUADRIGE, Paris 2002.

http://judaism.about.com/od/judaismbasics/a/Jewish-View-Of-Jesus.htm, consulté le 9 avril 2014

http://www.universalis.fr/encyclopedie/messianisme/1-définition-du-messianisme/, consulté le 9 avril 2014

 



[1] XXX, Dictionnaire de Théologie fondamentale, dir. René Latourelle et Rino Fisichella, Ed. Bellarmin, Québec 1992, p. 789.

[3] XXX, Vocabulaire de Théologie Biblique, dir. Xavier LEON-DEFOUR, CELF, Paris 200712, p. 747.

[4] XXX, Dictionnaire critique de Théologie, dir. Jean-Yves LACOSTE, PUF/QUADRIGE, Paris 2002, p. 725.

[6] XXX, Vocabulaire de Théologie Biblique, Op. cit., pp. 751 – 752.

[7] Ibidem, pp. 320 – 321.

[8] Ibidem, p. 633.

[9] Ibidem, p. 750.

[10] Ibidem, p. 793.

[12] XXX, Vocabulaire de Théologie Biblique, Op. cit., p. 483.

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