Synthèse de l’ouvrage Méthode de la philosophie de la nature de AMBACHER M., P.U.F., Paris 1961.
Méthode de la philosophie de la nature de AMBACHER Michel
Introduction
La philosophie de la nature a eu un passé glorieux, mais de nos
jours elle paraît éclipsée par les sciences naturelles et physiques. Elle
ressemble d’après M. H. REICHENBACH, « au bras mort d’une rivière qui,
après avoir arrosée des régions fertiles, se dessèchent finalement dans le
désert »[1].
Des courants d’idées comme la philosophie bergsonienne de la Durée,
l’existentialisme de KIERKEGAARD ou de JASPERS, la phénoménologie et le
néothomisme, ont créé un état d’esprit favorable à la renaissance de la
philosophie de la nature, par l’idéalisme transcendantal et le positivisme.
SCHOPENHAUER a exprimé le plus d’audace, que les ambitions de la philosophie de
la nature conduit l’esprit au noyau intime des choses alors que les sciences
positives n’en atteignent que l’écorce.
KANT assure comme objet à la philosophie naturelle, la totalité
des phénomènes. C’est-à-dire le monde des sens, à l’exclusion de tous les
objets non sensibles.
A. COMTE lui, considère la philosophie naturelle comme une
organisation encyclopédique, où l’on ne peut pénétrer qu’à condition de choisir
l’une ou l’autre des disciplines qui la composent : la chimie, la
physique, l’astronomie, la physiologie, de manière à éviter la confusion des
travaux dans laquelle la philosophie naturelle des anciens s’était égarée. Pour
remédier aux effets néfastes de l’extrême spécialisation, on crée une
spécificité de plus.[2]
Selon M. JACQUES, la philosophie de la nature devrait être considéré de nos
jours, comme une sorte de la sagesse qui s’attache à voir, dans toutes les
choses de la nature sensible, non pas le détail des phénomènes, mais l’être
intelligible lui-même. La philosophie doit désormais envahir le domaine de
l’expérience et se mêler de bien de choses qui jusqu’ici ne la regardait
pas.
ARISTOTE dessine très exactement que la physique doit occuper aux
côtés des deux autres sciences théoriques, la mathématique et la métaphysique
ou la philosophie première. Celle-ci a pour objet, les substances isolées du
monde sensible et corruptible ; elle constitue une science contemplative.
La différence entre la physique et les mathématiques est que la physique traite
des formes concrètes tandis que les mathématiques traitent des formes
abstraites. Ceux qui refusent de confondre la philosophie et la technologie
s’appuient sur l’argument essentiel de disparité des moyens mis en œuvre par la
nature et par le génie humain, dans la production des êtres. « Bien
différente de l’art humain dont les productions ne sont que des ouvrages morts,
la Nature elle-même est un ouvrage perpétuelle vivant »[3],
cité par J. DE DIEU. Le naturel est décrit selon Jean de SAINT-THOMAS, comme
toutes les substances qui trouvent en elles-mêmes, le principe de leur
mouvement ou de leur repos. Par contre, sont artificielles, les machines qui
utilisent des mouvements violents ou extrinsèque.
C’est dans l’optique des relations entre sciences et philosophie,
que se situe aujourd’hui, le problème de la philosophie de la nature. Si la
conscience philosophique prétend acquérir sa méthode propre et original de voir
le monde, elle doit au contraire réaliser que cela n’est possible, qu’à
condition de se détacher des formes objectives abstraite que lui présentent les
sciences, en détendant par la méditation et la réflexion, les liens qui
tiennent dans l’objectivité, le cogito et sa cogita enlacés. Il n’est plus
possible de confondre la méthode de la philosophie avec celles des sciences. La
philosophie de la nature, est une réflexion qui retourne à la subjectivité,
comme foyer primitive de toutes les créations de signification objective. La
philosophie de la nature est décrite selon HEGEL, comme constituant une vision
du monde renversée, tandis que les sciences objectives nous font voir le monde
à l’endroit.[4]
Tout progrès dans la connaissance du monde extérieur est en même temps un
progrès dans la connaissance des propriétés de l’espace.
Ière partie : De la vicieuse suprématie de l'esprit mathématique
Chap.
I. Les différents niveaux de l’abstraction mathématique
Chap.
II. Sur le succès des mathématiques appliquées
Chap.
III. L’imagination mathématique et l’origine des mythes corpusculaire et
transformistes
IIème partie : La philosophie de la nature comme vision du monde renversé
Chap.
IV. De l’intelligibilité abstraite à l’intelligibilité réflexive
Chap.
V. La philosophie de la nature et l’acte de participation
Chap.
VI. La participation du monde physique à la conscience et les trois concepts de
la matière
Chap.
VII. L’enveloppement de la biologie par la philosophie
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